HOMMAGE A GEORGES ACAMPORA

Publié le 6 Novembre 2011

 

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 Le Docteur Sekheri, fut dès son plus jeune âge admirateur de Georges Acampora, son voisin, homme exemplaire, militant et officier du corps des pompiers d’Alger. Il décida de baptiser son  centre médical Saha-plus  Sekheri du nom de Georges Acampora.

Désormais le centre Médical  Georges Acampora existe à Hammamet –Alger, grâce à cette belle initiative citoyenne. 

C’est à l’initiative de la Moubadara 24 Février, qu’un hommage fraternel a été organisé  le 29 octobre 2011. Cette cérémonie a été placée sous le double signe de la célébration de l'anniversaire du 1er Novembre 1954 et du 75e anniversaire de la création du Parti Communiste Algérien (PCA) le 18 octobre 1936.

Notices biographiques de GEORGES ACAMPORA

Extrait du livre: « Algérie. Engagements sociaux et question nationale. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier Maghreb.  Sous la direction de René Gallissot »

Ed. Barzakh, Alger, 2007. 

« Sapeur pompier à ALGER, communiste, Georges Acampora opte au printemps 1955 pour la lutte armée avec quelques autres « européens » militants du PCA qui cherchent à  être intégrés à l’ALN. Il fait partie du « commando de choc » du Grand ALGER.il prépare les armes réparant notamment les culasses d’un lot provenant du camion détourné par l’aspirant MAILLOT dans les ateliers de la caserne de pompiers. Il prend notamment part à l’attaque du commissariat de la redoute (El Mouradia). Fait prisonnier en 1956, condamné a mort, il est gracié en 1959 avec 181 autres condamnés a mort. A l’indépendance, il devient Commandant de pompiers et demeure à ALGER.

 SOURCES :H.ALLEG, La guerre d’Algérie

S.KASTEL, le maquis rouge. L’harmattan, paris, 1997. Notice rédigée par Anissa Bouayed »

Pierre-Jean Le Foll Luciani est  élève de L'École Normale Supérieure de Lyon, il prépare un doctorat sur l'anticolonialisme en Algérie. Il  a recueilli les informations suivantes qu’il a bien voulu nous communiquer à l’occasion de cet hommage.

Avant la guerre d’indépendance, Georges Acampora a été secrétaire de la section Bab El Oued du PCA à Alger.

Le 1er octobre 1956, les paras l’arrêtent et saisissent à son domicile 9 tracts communistes « La Voix du soldat » (journal destiné aux soldats français du contingent, s’opposant à la guerre d’Algérie, édité par un réseau dirigé par Lucien Hanoun).

Il est inculpé comme dirigeant de la branche militaire des Combattants de la libération, organisation armée du PCA.

Il est condamné à mort par le Tribunal permanent des forcées armées d’Alger de 6 août 1957.

 

Cet hommage a été inauguré par cette allocution du camarade Noureddine Abdelmoumene.

Chères sœurs, chers frères, chers amis et chers camarades.

Nous avons le plaisir et la joie de nous retrouver ensemble, dans ce bel établissement, pour rendre hommage à un des nôtres, à un des fils de l’Algérie combattante, Georges Acampora.

A travers Georges Acampora, nous rendons hommage, à toutes les filles et fils de l’Algérie qui à travers les millénaires, les siècles et les années, à travers l’Histoire ont résisté, combattu, libéré et construit notre pays.

Je vous demande d’observer une minute de silence, à la mémoire de nos martyrs, de tous nos martyrs à travers l’Histoire…

Je vous remercie.

La cérémonie d’aujourd’hui se déroule à la veille de la célébration de l’anniversaire du 1er Novembre 1954, alors que nous venons de célébrer le 75e anniversaire de la création du Parti Communiste Algérien.

Jetons un regard sur notre programme de cet après-midi

 Nous donnerons d’abord la parole à M. Sid Ahmed Kessar, qui nous expliquera, en l’absence du Docteur Djamel Sakheri, comment et pourquoi les promoteurs de cette clinique ont voulu honorer  Georges Acampora, en donnant son nom au centre de dépistage du cancer.En réalité, c’est un hommage des enfants de Bab El Oued à un enfant de Bab El Oued !

 Fatah Agrane donnera ensuite lecture du message de Sadek Hadjeres adressé aux participants à l’hommage  à Georgeot

 La parole sera donnée à M. Mustapha Boudina, président de l’Association des anciens condamnés à mort , qui n’est pas encore dans la salle.

 Khaled Gallinari  donnera ensuite lecture d’un passage d’un livre en cours de finition de Pierre Cots, autre militant , autre enfant de Bab El Oued et ancien détenu à Serkadji et à El Harrach. Il nous révèlera, un Georges Acampora, syndicaliste.

Les amis de la Protection civile, famille professionnelle du lieutenant-colonel  Acampora, auront ensuite la parole.

Nous ferons une Halte musicale, avec  Réda Doumaz que nos amis connaissent bien, puis avec H’ssan Agrane, du Groupe  musical « caméleon », qui sont venus bénévolement participer à cet hommage

L’après-midi se terminera avec l’ouverture d’un débat et les interventions des anciens détenus, condamnés à mort et moudjahidine, de toutes celles et ceux qui veulent prendre la parole. Dans l’invitation qui nous a été adressée  à tous, on nous priait non seulement d’assister à l’hommage, mais de participer à cet hommage. Alors faisons-le !

 Qui est Georges Acompora ?

 Avant de donner la parole aux différents intervenants, essayons de rassembler quelques éléments biographiques. Il  nous a été particulièrement difficile de rassembler des éléments du chemin et du combat du fils de Bab El Oued. Il ne fallait pas trop compter sur notre ami, qui comme vous le savez est d’une discrétion et d’une modestie proverbiales. Heureusement qu’il y eut l’aide de Juliette. Nous noterons qu’il y a eu très peu d’écrits, de textes, de coupures de journaux, de photos, de témoignages. La dureté de la guerre de libération, la répression ont tout emporté. Mais enfin essayons !

Georgeot est né à la mi-février 1926, rue d’Orléans au vieux quartier de la Marine, à Bab El Oued. C’est là qu’il ira à l’école primaire. Sa maison natale, comme son école primaire seront rasées dans ce quartier vétuste. Toute la famille ira habiter à quelques centaines de mètres de là, mais toujours à Bab El Oued.

Les parents sont d’origine italienne. Georgeot sera le dernier des six frères et sœurs.

Le père Augustin Acampora vient d’Italie, il est marin pêcheur chez un patron à la Pérouse , aujourd’hui Tamentefoust.

Antoine, c’est le second prénom de Georgeot, quitte l’école à 14 ans, malgré qu’il était bon élève, sa mère ne voulait pas, mais il fallait bien tous travailler pour survivre.

Il travaille comme ouvrier pêcheur et se souvient comment il transportait à la force des bras et sur ses épaules les cageots de poissons  à partir d’Hussein Dey pour les vendre au marché de Belcourt.

Sa mère Clémentine Castagna, travaillait chez elle, à domicile, comme cordonnière.

Georges Antoine commencera ensuite à travailler chez Spinoza, comme apprenti tourneur, puis chez Fotiadis près de l’Agha, toujours en tant que tourneur. Il passera ensuite à l’usine Job de tabac à Bab El Oued, dans l’entretien du matériel. C’est chez Job, que cet ouvrier deviendra syndicaliste à la CGT et c’est là qu’il dirigera une grève de 40 jours de l’ensemble des quatre  usines de tabacs de Bab  El Oued.

En 1950, en début d’année, Acampora adhère au Parti Communiste Algérien (PCA). Comment y est-il venu ?

Il nous l’a confié en juillet autour d’un café : « hé bien comme j’étais sur le quartier,  je connaissais des camarades qui y activaient pour le PCA ; j’ai commencé à participer à des actions sociales avec les camarades , sans être membre du parti. Ensuite on assiste aux premières grèves, et là, tu commence à voir, à comprendre, à rentrer dans l’action. Je n’avais ni mon père, ni ma mère, ni mon frère dans ses idées-là. Les choses de la famille ce n’était pas ça…Je connaissais des camarades dans le quartier, alors j’y suis allé tout seul, à la section de Bab El Oued…C’est dans l’action avec les camarades que j’ai décidé d’entrer au PCA »

Acampora effectue son service militaire à Cherchell, ça l’aidera quand il a fallu qu’il prenne les armes pour libérer son pays. Quelques mois après novembre 54, au printemps 55, le PCA crée  ses propres maquis et ses propres  Combattants De la Libération les CDL , tout en poursuivant ses démarches pour prendre contact avec la direction du FLN et sceller les accords FLN-PCA pour l’intégration des CDL  au sein de l’ALN . Au sein des groupes de choc, Acampora participera à l’attaque du commissariat de la Redoute. Comme ouvrier tourneur expérimenté, il réparera les mitraillettes, rectifiera les culasses au sein des ateliers des pompiers. « Je rentrais une arme à la fois » dit-il

Sur dénonciation Georgeot est arrêté à la caserne, torturé, emprisonné à Serkaji, puis fut condamné à mort.

Ce n’est que début 1959, qu’il passera de Serkaji à El Harrach. Il venait de bénéficier d’une grâce et sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité, avec 181 patriotes condamnés à mort. De ce passage à El Harrach il conservera une belle, de ses rares photos, avec un groupe de jeunes prisonniers. Il montre le jeune qui est au centre, «c’est notre muezzin» dit-il et c’est moi qui le réveillais chaque matin pour qu’il lance l’appel à la prière. C’est vrai qu’un condamné à mort apprend à ne pas s’endormir avant l’aube

 Mon idéal demeure

 Le  11 mars 1991, après le séisme qui a secoué les partis communistes et les pays socialistes, le journal l’Humanité, organe central du Parti Communiste Français, publiait un entretien avec Georges Acampora.

Le mouvement de libération national, déclare-il, a canalisé tous les patriotes sur l’objectif de l’indépendance de l’Algérie. Les communistes algériens ont participé à ce large mouvement de libération nationale. A cette  époque la perspective socialiste donnait à notre combat un objectif à long terme. Nous avons partagé cet espoir avec des nationalistes issus du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques).

Personnellement j’ai participé après l’indépendance aux brigades de travail volontaire pour la réforme agraire. Nous avons aidé les paysans à occuper les grandes propriétés laissées vacantes par le départ des colons. Nous avons participé bénévolement au reboisement des régions entières napalmées. Je me souviens du rassemblement de l’Arbatach. Plus d’un million de personnes étaient là. La venue de Che Guevara à Alger avait enthousiasmé notre jeunesse. Aujourd’hui ces arbres atteignent une hauteur respectable. Le socialisme n’est peut-être plus à l’ordre du jour, mais je reste profondément attaché à mon idéal. Je continue à militer au Parti de l’Avant- Garde Socialiste (PAGS). J’espère que la façon dont s’est déroulé la Guerre du Golfe va faire tirer aux peuples de la région les enseignements nécessaires pour qu’une telle tragédie ne puisse se renouveler »

 Si vous interrogez aujourd’hui  Georgeot  sur les mêmes sujets, il vous renouvèlera ses convictions politiques et idéologiques et vous redira : « mon idéal demeure ! »

 Julia

  On ne peut parler de Georgeot sans parler de Juliette, c’est pourquoi l’hommage d’aujourd’hui s’adresse à eux deux, à ce jeune couple de 62 ans de vie commune.

Juliette s’appelle en réalité Julia Garcia. Elle est née un 15 mars 1930 à Notre Dame d’Afrique. Elle est la dernière de six enfants : trois garçons et trois filles.

Le couple Garcia a fui l’Espagne à cause de la misère. Le père Pascal s’engage comme maçon à Notre Dame d’Afrique, la mère Ascension Nadal s’engage comme femme de ménage dans les familles bourgeoises.

Juliette raconte que dans ce coin pauvre de la capitale « il y avait des Algériens, des Italiens et des Espagnols. ». Il n’y avait pas de Français, dit-elle !

En 1936 le père part en Espagne, c’est la guerre civile, ce républicain ne reviendra pas.

A partir  de ce moment toute la famille doit travailler pour survivre.

A 14 ans, Juliette  fait des ménages, puis entre en apprentissage, et à 16 ans elle est déjà ouvrière dans une usine de chaussures à Bab El Oued, où la famille demeure.

Destin commun : Juliette et Georgeot se rencontrent à Bab El Oued. Fidèles, ils ne se sont jamais quittés, ni quitté leur quartier. Si, quand même, pendant les années noires de la guerre de libération nationale où Georgeot avait été arrêté en 1956, sur dénonciation, à la caserne des pompiers, baptisée aujourd’hui Khelifi.

Juliette n’a pas baissé les bras; pourtant, elle était comme une pestiférée dans un quartier hostile aux combattants pour l’indépendance. Elle sera à plusieurs reprises kidnappée par la police pour interrogatoires. Même l’OAS tentera de la racketter !

Dans son atelier de chaussures elle trouvera l’aide d’un petit patron juif, qui non seulement la gardera comme ouvrière, mais les jours de paie, s’arrangeait pour ajouter un bonus, afin de préparer le panier destiné à Georgeot. Un couple bâti dans la lutte commune.

A l’indépendance, Georgeot reprend son boulot comme sapeur pompier, et Juliette se transforme en standardiste à Alger républicain jusqu’en juin 1965, pour être ensuite vendeuse, puis cantinière… Elle arrêtera de travailler dehors, à 70 ans !

Il m’est arrivé de poser la question provocatrice à Juliette « quel est le défaut de Georgeot ? ». Elle fait semblant de réfléchir pour dire enfin « il ne parle pas beaucoup ! »

Je pose la même question à Georgeot. Son visage s’éclaire d’un large sourire, ses yeux se plissent, mais il ne dira rien ! On s’est compris.

Adorable Juliette, aujourd’hui un ami, Fatah Agrane, a préparé une lettre pour toi.

Écoutons-le…

 

Lettre à Juliette

 

Bonjour camarade !

Aujourd'hui je voudrais te dire des tas de choses !

Comme, comment m’apprendre à tresser le courage, tailler l’espoir pour en faire emblème!

Comment allaiter le condamné a mort avant la guillotine !

Te dire de m’apprendre à résister et lutter pour deux, pour mille, pour l’idéal !

Je me contenterais juste de te demander de me raconter l’histoire du (pull)

Le pull destiné A Fernand, il avait froid le camarade en ce début du mois de février 1957 dans le quartier des condamnés a mort de la prison de Barberousse a ALGER ! Sa femme est venue te voir pour lui transmettre à travers son compagnon Georgio, un pull qui puisse le tenir au chaud car c’était ton jour de parloir !

Et tu te présentas fierté !a la porte de la prison voulant faire la chaine pour voir ton amour  GEORGIO, les femmes présentes sur les lieux t’avaient alors demandé de ne pas rentrer ce jour la ! Étonnée et angoissée tu avais foncé vers la porte et la on t’informa que FERNANT IVETON à été guillotiné a l’aube, avec ses compagnons Mohamed OUENNOURI et MOHAMED LAKHNECHE

La terre avait tremblé sous tes pieds, et tu avais éclaté en sanglots, les femmes t’avaient dis alors !surtout pas devant eux ! Ne pleure pas devant « l’isstiaamar »le colonialisme.

Ils les ont guillotinés à l’aube !....le poète Nazim Hikmet disait dans une lettre de prison à sa bien aimée pour la rassurer « on ne va quand même pas arracher la tête d’un homme comme on arrache un navet ! »

Et pourtant ma chère JULIETTE ! Comme l’avais dit le jour même de l’exécution ANNIE FIORIO STEINER détenue au même moment et à la même prison dans le quartier réservé aux femmes !

Ce matin ils ont osé

C’était un matin clair

Aussi doux que les autres

Ou vous aviez envie

De vivre et de chanter.

Vivre était votre droit

Vous l’avez refusé

Pour que par votre sang

D’autres soient libérés.

Que vive votre idéal

Et vos sangs entremêlés

Pour que demain ils n’osent plus

Ils n’osent plus

Nous assassiner.

En sanglots tu te présentas au parloir devant GEORGIO qui te répéta la même chose «ne pleure pas, veux-tu faire plaisir aux gardiens ? Ressaisis toi, oui, à l’aube ils ont exécuté Fernand Iveton et les deux frères ! Surtout ne pleure pas !

Le couffin a été remis et le pull d’IVETON c’est  GEORGIO qui l’a mis  jusqu'à la fin, jusqu'à ce qu’il tombe en lambeaux !

La légende dit que ce pull a été porté par tous les condamnés à mort exécutés et ceux restés en vie !

Par nos chouhada tombés au champ d’honneur pour que vive l’ALGERIE libre et indépendante !

Ce pull a voyagé dans le ciel bleu d’ALGERIE ! Pour raconter le rêve des martyrs pour la justice, la solidarité et la liberté !

Ce pull qu’a porté GEORGIO et toi ma chère JULIETTE nous le porterons toujours sur notre dos et dans nos cœurs ! La légende dit qu’il avait trois couleurs, vert, blanc et rouge frappé d’un croissant et d’une étoile !

JULIETTE je t’embrasse !

aujourd’hui je voudrais te dire des choses !que je ne pourrais jamais parler de GEORGIO, OUENNOURI, IVETON, LAKHNECHE, sans penser à toi ! et à tes semblables résistants anonymes de notre peuple !

Que je ne pourrais jamais penser au combat sans me rappeler ton doux sourire et ta voie cristalline !

Que je ne pourrais jamais parler liberté sans condamner le colonialisme !

Tu sais JULIA rien qu’hier sur les colonnes d’EL WATAN deux journalistes de ce quotidien ont écrit en réponse à un historien indigné devant leur aplaventrisme devant l’OTAN que (la lutte contre l’impérialisme est un combat d’arrière garde), c’est sûr qu’ils ne t’ont pas connue ! c’est sûr qu’ils n’ont pas porté le pull d’IVETON et d’un million et demi de « chouhada » ! savent- ils au moins qu’ils parlent du stade suprême d’un ordre qui a engendré le colonialisme ?

Je t’embrasse mère, camarade !

 FATEH AGRANE,

Alger le 28 10 2011

Sur Youtube vous trouverez des morceaux choisis de ces moments émouvants en compagnie de Georges et Juliette.

Vidéos de la commémoration de George  Acampora 

http://www.youtube.com/watch?v=qSSb52CdpAQ

Reda Doumaz et le groupe Caméléon

http://youtu.be/fDCu5Vmsvpc

 

 

Vidéos de la commémoration de George  Acampora 

http://www.youtube.com/watch?v=qSSb52CdpAQ

Reda Doumaz et le groupe Caméléon

http://youtu.be/fDCu5Vmsvpc

 

 

 

Rédigé par Boussad OUADI

Publié dans #NOTRE HISTOIRE, #LA LUTTE DES CLASSES CONTINUE

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